viernes, 28 de marzo de 2025

Restaurer à l'ère des machines, Luis Cercos

 

RESTAURER À L’ÈRE DES MACHINES
Luis Cercos & François Le Clerc de La Motte-Rouge

Récit d’une rencontre / avant-propos

Ce livre ne commence pas par des théories. Il commence par une rencontre : celle de Luis Cercos et de François Le Cler de La Motte-Rouge.

Le premier est historien de l’art, restaurateur d’architectures et conservateur de patrimoines. Bâtisseur de bibliothèques, autodidacte, formé à la rigueur de la patience et de l’action. Un aventurier, au sens moderne du terme. Il travaille sur des ruines et des lignes que le temps a voulu effacer, sans y parvenir. On l’appelle pour raviver, jamais pour ressusciter. Il agit sur ce qui n’est pas encore mort. Sa voix est celle de celui qui s’anoblit par ce qu’il fait, et non par ce qu’il hérite.

Le second est polyglotte, érudit, élevé parmi les langues et les bibliothèques. Il n’a pas besoin de signer de plans ni de soulever des pierres. Sa tâche est ailleurs : écouter, traduire, corriger, préserver la forme juste des idées. Comme Jacques le fataliste, il accompagne ; comme Íñigo Balboa, il témoigne.

Nous nous sommes rencontrés au moment où l’écriture est devenue elle aussi une forme de restauration. Quand les articles, les discours, les livres ont réclamé une seconde voix : non pour répéter, mais pour traduire en parallèle, comme deux mains qui restaurent une corniche depuis les extrémités opposées de l’échafaudage.

Depuis, nous écrivons ainsi. L’un depuis la matière ; l’autre depuis la parole.
L’un avec la lame nette et le regard ferme ; l’autre avec la plume attentive et la loyauté sans éclat.

Ce livre s’intitule Restaurer à l’ère des machines. Non par nostalgie, mais par nécessité. Car à l’époque du vertige, du jetable, de l’instantané, nous pensons que restaurer est un geste politique. Une manière de penser, d’agir, de résister.

Paris, mars 2025

martes, 18 de marzo de 2025

Quand les commissaires-priseurs sous-estiment leurs lots



Aujourd’hui, en parcourant un forum de bibliophiles, je suis tombé sur un cas fascinant qui illustre bien la complexité du métier de commissaire-priseur et les surprises que peuvent réserver les ventes aux enchères.

Un acheteur a remporté un livre illustré de Balzac, estimé à environ 200€, mais l’annonce précisait qu’un autre ouvrage lui était "joint". Rien d’exceptionnel a priori... Sauf que le livre ajouté n'était autre qu'une édition originale du Siècle de Louis XIV de Voltaire, imprimée sous un pseudonyme en 1751, avec une fausse adresse à Berlin. Reliée en maroquin rouge par le grand relieur Kauffmann-Horclois, cette pièce rare et précieuse vaut facilement 800€ ou plus.

Pourquoi un commissaire-priseur joindrait-il un ouvrage aussi prestigieux à un lot de moindre valeur, sans même le signaler en photo ? Plusieurs hypothèses : une erreur de catalogage, un manque d’expertise en livres anciens ou encore la volonté de rendre un lot plus attractif. Mais dans ce cas précis, il semblerait que le vendeur (et l’expert de la vente) n’ait pas identifié la vraie valeur du Voltaire.

Moralité ? Pour les bibliophiles avertis, les ventes aux enchères restent une mine d’or… et parfois, les meilleures trouvailles viennent d’une simple mention "on y joint".

Avez-vous déjà vécu une expérience similaire en salle des ventes ?

LC, Paris, 2024. 

lunes, 17 de marzo de 2025

Bibliothèque de la familie Borghèse La Rosa (Maison Robespierre, Le Marais, Paris)

 













Luis Cercós (Madrid, 1965) est conservateur du patrimoine et restaurateur d’architecture, avec plus de 33 ans d’expérience et plus de 500 interventions menées en Amérique du Sud, Afrique du Nord et Europe. Depuis 2021, il est conservateur des espaces architecturaux et chef de projets bâtimentaires à la Bibliothèque publique d’information du Centre Georges Pompidou à Paris, où il pilote le projet de restauration et d’aménagement des espaces publics et de travail. Parallèlement, il enseigne à la UNED, où il dispense le cours Néocolonialisme technologique, une réflexion critique sur l’impact des nouvelles technologies dans la conservation du patrimoine.

Sa vision de la restauration ne se limite pas aux monuments et aux bâtiments historiques. Il mène également un ambitieux projet de reconstruction de la bibliothèque de la Maison La Rose, constituée en grande partie des fonds de la famille Borghèse La Rosa de Montevideo (Uruguay), dans le cadre de la restauration de la Maison Robespierre, en Le Marais, à Paris. Ce projet s’inscrit dans une démarche plus vaste de récupération et de restauration des volumes orphelins de L'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert. Appliquant à ces ouvrages les mêmes principes que dans la conservation architecturale – diagnostic de l’état, consolidation, réintégration et intervention minimale – il assure leur préservation dans des coffrets personnalisés qui respectent leur histoire. Bien plus qu’un travail de sauvegarde matérielle, cette entreprise vise à redonner une cohérence et une unité à une œuvre fondatrice de la pensée des Lumières et de l’histoire intellectuelle européenne.

Dès son origine, ce projet de bibliothèque patrimoniale s’est imposé comme l’un des trois axes majeurs de sa carrière, aux côtés de la conservation architecturale et de son enseignement à la UNED. Cette bibliothèque n’est pas une simple collection de livres, mais un projet de conservation, de restauration et de mise en valeur du legs encyclopédiste, avec l’ambition de constituer une Bibliothèque Parfaite de 1 000 volumes, dont environ 40 % sont consacrés aux sources ayant inspiré L'Encyclopédie, ainsi qu’aux différentes éditions de l’œuvre, certaines complètes, d’autres fragmentaires. Ce fonds inclut également les volumes de planches dans leurs différents formats (in-folio, in-quarto, in-octavo), les falsifications, ainsi que les éditions fac-similées postérieures, parmi lesquelles se distingue l’édition prestigieuse de Franco Maria Ricci au XXe siècle.

Tout au long de sa carrière, Luis Cercós a collaboré avec de grandes institutions culturelles et académiques. Il développe aujourd’hui plusieurs projets liés à la gestion du patrimoine historique, à la théorie de la restauration et à la préservation du savoir encyclopédiste. Dans ce cadre, son engagement dans la restauration de la bibliothèque de la Maison La Rose constitue un jalon fondamental dans l’évolution de sa carrière, réaffirmant son attachement à la transmission et à la conservation du patrimoine matériel et intellectuel de l’humanité.

LC, Paris, 2025. 

miércoles, 29 de enero de 2025

Trésors Nationaux Vivants : Gardiens du Patrimoine Culturel


Dans un monde en perpétuelle mutation, où la technologie remplace souvent le savoir-faire traditionnel, certains artisans perpétuent des techniques ancestrales. C’est le cas des Trésors Nationaux Vivants (Ningen Kokuhō), un titre décerné au Japon aux maîtres d’art dont la maîtrise est reconnue comme un patrimoine culturel immatériel.

Un titre d’exception et une responsabilité : 

Être désigné Trésor National Vivant, c’est bien plus qu’une distinction : c’est une mission. Ces artisans, qu’ils soient céramistes, forgerons, calligraphes ou peintres sur kimonos, sont les garants de savoir-faire menacés. Ils ont pour rôle de transmettre leurs connaissances aux générations futures.

Un modèle inspirant dans le monde entier : 

D’autres pays ont suivi cette démarche. En Corée du Sud, le programme Jang-in honore les artisans maîtres, tandis qu’en France, le prestigieux titre de Meilleur Ouvrier de France célèbre l’excellence des métiers d’art.
Préserver l’héritage artisanal. 

À l’heure de la production industrielle, ces artisans sont des gardiens de la diversité culturelle. Leur travail ne relève pas simplement de la préservation, mais aussi de l’innovation, alliant tradition et modernité.

Photographie : Hasui Kawase (川瀬 巴水, Kawase Hasui), né Bunjirō Kawase (川瀬 文治郎, Kawase Bunjirō) le 18 mai 1883 et décédé le 7 novembre 1957, était un peintre et illustrateur japonais renommé, spécialiste de l'estampe ukiyo-e et figure majeure du mouvement Shin-Hanga. Son travail se distingue par une représentation poétique et atmosphérique des paysages japonais, influencée par les saisons et la lumière, capturant la beauté éphémère du Japon traditionnel. En 1956, un an avant sa mort, Hasui Kawase est reconnu Trésor National Vivant du Japon pour sa contribution exceptionnelle à l’art de l’estampe.

🔹 Connaissez-vous un artisan d’exception ?