viernes, 2 de agosto de 2024

Paris, je t'aime (IV) et au Centre Pompidou aussi je t'aime


Profiter du hasard est une démarche aussi valable qu'importante dans tout projet. Comme les chefs d'orchestre dépendent des musiciens et des instruments, la restauration des centres historiques repose sur de nombreux acteurs pour concrétiser les projets.


Le résultat est toujours incertain avant qu'il ne se produise. Qui aurait imaginé une pyramide de Ming au Louvre ou que trois jeunes architectes étrangers et quasiment inconnus remporteraient le concours du Centre Pompidou en 1971? Tirer parti de l'"aléatoire" exige un suivi constant, mais cela ne signifie pas désordre ou manque de but. L'aléatoire est simplement le reflet des aléas du temps.

Imaginez un groupe d'experts niant la valeur d'une zone historique. Ils élimineraient le problème de la restauration d'un coup, permettant une intervention totalement libre et contemporaine. Sans œuvres antérieures, toute hypothèse devient possible, y compris la démolition ou toute autre transformation.

Cette approche fait écho à la "Théorie de la restauration" de Cesare Brandi. Il définissait la restauration comme la reconnaissance d'une œuvre d'art. Cela s'applique à toute œuvre humaine, de la petite pièce d'orfèvrerie à une partie d'une ville. Protéger administrativement une œuvre signifie déjà intervenir, avec ou sans limites.

Dans le cas du Centre Pompidou, inauguré en janvier 1977, le bâtiment a été construit sur un vaste terrain vacant depuis les années 1930, autrefois un parking. Cette absence de patrimoine à protéger a permis aux architectes une grande liberté créative, limitée uniquement par le plan municipal d'urbanisme.

Photographie, Paris, plateau Beaubourg, vers 1969.

Luis Cercos, conservateur de patrimoines et restaurateur d'architectures, Paris, 2024.

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