jueves, 25 de julio de 2024

Architecture et prototypes


Réflexions sur l'évolution du Centre Pompidou et la Restauration Architecturale : que se passe-t-il entre le projet original d’un bâtiment et sa version finale construite ? Le Centre Pompidou est un exemple clair de la façon dont un projet peut évoluer de manière significative entre sa conception et sa réalisation. De 1971 (ici le plan du concours de 1971) à son inauguration en 1977, le projet lauréat a subi au moins sept versions différentes.

Parfois, nous trouvons des réponses à ces transformations en les comparant à d'autres disciplines artistiques. Cela me rappelle comment Pierre Bergé parlait d'Yves Saint Laurent, son partenaire pendant 40 ans. Dans une interview sur une exposition en 2011, Bergé a souligné l'importance de montrer les vêtements originaux de Saint Laurent, et non des adaptations ou des reproductions. Il a commenté : « Ce que l'on verra à cette exposition à Madrid (année 2011), ce sont exactement les modèles qu'Yves Saint Laurent a créés. Ce n'est pas une reproduction ni un costume adapté à une cliente. Nous sommes la seule maison qui possède une telle archive d'originaux. Souvent, l'acheteuse décidait de changer le tissu ou de mettre une manche plus longue. La robe qu'elle emportait chez elle n'était pas nécessairement celle que le créateur avait imaginée. »

L'analogie avec l'architecture est évidente. Dans quelle mesure le bâtiment final est-il le prototype conçu par ses auteurs ? Cette question est cruciale dans la restauration architecturale. C'est pourquoi les prototypes sont fondamentaux.

En laissant de côté la définition de la typologie architecturale, l'architecture est toujours la construction d'un prototype. Notre responsabilité en tant que restaurateurs est de récupérer l'essence, et non la matière, d'un prototype qui peut être arrivé altéré ou modifié. La vie d’un objet architectural implique un changement continu de sa matière originale en raison de l'usure et des transformations au fil du temps. Cela nous amène à réfléchir sur l'authenticité de l'objet que nous recevons.

Dans ce contexte, il est important de se demander où se trouve la véritable identité de la pièce architecturale, qui est toujours en constante évolution. Comme le disait , « peut-être que cette force ou activité interne substantielle, propre à la vie, avait quelque chose à voir avec sa propre condition architecturale, cet ensemble d'éléments et de relations qui tissent un certain cadre spatial des activités humaines ».

Contrairement à de nombreux dogmes académiques, la seule chose dont je suis convaincu est la nécessité d'éviter la falsification dans la restauration des bâtiments anciens. Ces falsifications résultent souvent d'une interprétation incorrecte du bâtiment, de son contexte et du cadre législatif. Notre travail doit se concentrer sur la récupération et le respect de l'essence du prototype original, garantissant ainsi l'authenticité de notre intervention.

Luis Cercos, Paris, 2024.

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