viernes, 12 de julio de 2024
La restauration de l'architecture, c'est aussi de l'architecture
À ce stade, avec le soutien de ce que je considère comme la triade classique du XIXe siècle (la restauration archéologique italienne, la restauration stylistique française ou l'anti-restauration britannique) et en incorporant de nouveaux concepts liés à notre réalité globale et postmoderne, j'ai vu naître et se consolider des formes de restauration que je qualifie de "post-modernes" ou "post-scientifiques". Cela permet aux concepteurs actuels de parvenir à des solutions objectives, bien que basées sur certaines intuitions, compatibles avec ce principe artistique indiscutable : la restauration de l'architecture est de l'architecture.
Je cite ici un texte de Gombrich que j'ai découvert cette année : "Tant dans le passé que dans le présent, il y a eu de grands critiques d'art convaincus d'avoir la réponse à cette question. Des critiques qui, passionnés par leur enthousiasme, ont réussi à créer des convertis et à diffuser certains styles ou types d'art. Pensons à Winckelmann au XVIIIe siècle, à Ruskin ou Fromentin au XIXe siècle, à Roger Fry, Kenneth Clark et André Malraux au XXe siècle. Tous ont proclamé leurs propres croyances esthétiques avec une conviction fervente et un énorme succès". Ces références de Gombrich à John Ruskin (concernant l'anti-restauration britannique) ou à André Malraux (dont je parlerai plus loin dans les jours à venir pour son influence sur mon travail en France), me semblent très pertinentes.
Il ne fait aucun doute qu'à notre époque, l'histoire de l'art a atteint un tel degré de sophistication que la majorité des réponses données par les spécialistes sont les bonnes... mais n'avons-nous pas d'autre critère objectif que la conviction d'un expert qui dit être sûr de reconnaître la main de Rembrandt dans un tableau ? Malheureusement, la réponse est que très souvent, nous n'avons pas d'autre critère.
Pour clore ce cadre conceptuel et en rappelant la fameuse Loi Malraux de 1962 en France, qui proposait la création de secteurs sauvegardés autour des lieux à protéger. Cette loi se fonde sur la célèbre triade de la philosophie de l'Autrichien Aloïs Riegl (1858-1905) : (1) valeur historique, (2) valeur d'ancienneté, et (3) valeur actuelle des monuments.
Les deux premières, la valeur historique et la valeur d'ancienneté, étaient déjà reconnues dans la loi française de 1913, mais la troisième apparaît ici pour la première fois, ce qui a ouvert un débat intellectuel sur l'environnement et le contenu étendu des monuments historiques, sans limiter leur protection au seul bâtiment en question.
Luis Cercos, conservateur de patrimoines et restaurateur d'architectures, Paris, 2024
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