miércoles, 31 de julio de 2024

Paris, je t'aime (II)

Parler de Paris, c'est évoquer une ville magnifique où il n'est pas toujours facile de vivre, alors que les villes devraient avant tout être des lieux de vie. Paris est un symbole complexe de tout ce que le monde associe à la culture française : la haute couture, les bistrots aux nappes à carreaux rouges et blancs, la Tour Eiffel, Napoléon, l'Arc de Triomphe, Mai 68, les Champs-Élysées, la Seine... la liste est interminable. Chacun a une raison d'aller à Paris ou de rêver de cette ville.

À Paris – selon une phrase souvent citée – il est plus facile de trouver un emploi qu'un logement. En conséquence, dans de nombreux quartiers étincelants, les immeubles restent sombres et vides la nuit. Les trains qui convergent des quatre coins de la région arrivent chaque matin pleins de travailleurs et repartent chaque soir. À la tombée de la nuit, le centre historique de Paris commence à se vider pour se réveiller, peu à peu, le lendemain.

Paris est une contradiction magnifique. Il pleut presque tous les jours, mais on n’en parle pas. Et si on en parle, cela n’a pas d’importance car cette pluie, cette absence de soleil ou ce froid apparaissent toujours magnifiquement à l’écran. Il n’y a pas de doute, Paris est photogénique.

Rome pourrait également, mais pour des raisons différentes, être un exemple d'une autre “non-ville”. Cela se rapporte à la manière française versus la manière italienne de restaurer et de montrer leur immense patrimoine, point essentiel de ma thèse. Car la France ne restaure pas – elle n'a presque jamais restauré – mais elle recrée. Cela a été ainsi depuis que la discipline que nous connaissons aujourd'hui sous le nom de “restauration des monuments” a été intellectualisée, en opposition à différentes méthodes d'intervention (Italie) ou même de non-intervention (Angleterre).

Paris est, de cette manière, par rapport à Rome, la distance qui sépare la philosophie d’Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879) de celle de Raffael Stern (1774-1820) et de Giuseppe Valadier (1762-1839). Et je mentionne ces maîtres italiens car en relation avec John Ruskin (1819-1900), il n'y a aucun point de connexion entre la France et la Grande-Bretagne. Je ne dis pas que les uns ont raison et les autres non. Je dis simplement que ces trois visions (la française, l’italienne et l’anglaise) forment les trois sommets distincts et opposés d’un même triangle : celui qui définit les manières dont nous abordons encore aujourd'hui, avec plus ou moins de succès, la conservation du patrimoine. En ce qui concerne ma propre vision, je suis très proche aux collegues Italiens, des précédents cités au plus récent et toujours émouvant Carlo Scarpa (1906-1978).

Photographie : classiques de l'architecture, restauration du Museo di Castelvecchio à Vérone, Carlo Scarpa.

Luis Cercos, Paris, 2024.

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