martes, 9 de julio de 2024

La restauration contextuelle d'architecture (III)


La question du "quoi" 

L'histoire contextuelle ne se concentre pas uniquement sur le moment présent, mais cherche également à déchiffrer les significations des mots avec lesquels nous expliquons l'histoire, dans un monde où les mots et les concepts changent constamment. Ce qui à un moment donné est défini et accepté par un terme précis peut devenir quelque chose de très différent avec le temps.

C'est aussi le cas pour l'architecture. Permettez-moi de l'illustrer brièvement en utilisant le même exemple que dans ma publication précédente : le Centre Pompidou à Paris.

On peut penser que le Centre Pompidou est un bâtiment isolé. Retenons ce mot : bâtiment. Pour ses admirateurs, une œuvre d'art ; pour ses détracteurs, une raffinerie ou une horreur sans rapport avec son environnement ; mais dans tous les cas, un bâtiment. Quoi qu'il en soit, si nous le considérons comme un bâtiment, est une pièce contemporaine au cœur d'une ville historique. C'est un musée, c'est aussi un centre culturel, c'est aussi une bibliothèque. Un bâtiment qui accueille une fédération d'institutions culturelles indépendantes et complémentaires.

Cette multifonctionnalité nous ouvre une autre perspective. Que se passe-t-il si nous le considérons pour ce qu'il est vraiment ? Ce n'est pas un bâtiment isolé, mais autre chose, presque une ville dans la ville, habitée à certains moments de son histoire par plus de 25 000 personnes, entre travailleurs et visiteurs ; c'est-à-dire, le Pompidou est une infrastructure. Et retenons également ce mot : infrastructure.

Ce n'est plus un bâtiment dans la mesure où il s'agit d'une infrastructure insérée dans la ville sous la forme d'une place couverte. Dans ce concept de place, nous ne parlons plus d'un élément construit isolément avec plus ou moins de succès, mais d'une opération de plus grande envergure qui ouvre les portes à la restauration de Paris et à certains de ses icônes ultérieurs : depuis la démolition du marché Baltard aux Halles jusqu'à La Défense, en passant par la pyramide du Louvre, ou la reconversion en musée de la gare d'Orsay.

Autrement dit, et c'est un point qui se comprend très clairement à partir de l'étude des contextes et des significations étymologiques et sémantiques liées à l'histoire contextuelle (et je ne m'en étais pas rendu compte jusqu'à présent, bien que je l'intuisais) : d'une perspective traditionnelle, c'est un bâtiment, c'est-à-dire un fait isolé ; mais d'un point de vue plus large, c'est une infrastructure qui a servi à établir, dans les années suivantes, l'axe Beaubourg-Les Halles-Notre-Dame-Louvre-Orsay-La Défense. Ce qui est venu après aurait été impossible sans la première pièce du puzzle.

Luis Cercos, conservateur du patrimoine, Paris, 2024

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